INTEREST N°31 – « L’industrie réunit les hommes, ne la chassons pas de nos territoires »

INTEREST N°31 – « L’industrie réunit les hommes, ne la chassons pas de nos territoires »

Biographie

Né en 1943 à Brest, Loïk Le Floch-Prigent sort diplômé en 1967 de l’Institut national polytechnique de Grenoble (devenu aujourd’hui INPG) et achève ses études l’année suivante à la prestigieuse université américaine de Colum­bia (Missouri). Revenu en France, il entame une carrière à la Délégation Générale à la Recherche Scientifique et Technique (DGRST) et à l’ANVAR (Agence Nationale de la Valorisation de la Recherche, aujourd’hui OSEO, intégré à BPI France) dont le but est de faire profiter l’industrie des innovations issues des plus grands laboratoires français.

C’est l’âge d’or de l’État stratège et des réussites tous azimuts de notre industrie (la filière nucléaire, Ariane, le TGV…) auxquelles Loïk Le Floch-Prigent participe à son échelon, comme conseiller chargé de la recherche indus­trielle, chef du fonds recherche, à la DGRST puis conseiller du directeur général de l’ANVAR. Il y rencontre Pierre Dreyfus, alors PDG de Renault qui, devenu ministre de l’Industrie de François Mitterrand, l’appelle à ses côtés comme directeur de cabinet.

En 1982, le voici PDG de Rhône-Poulenc, géant de l’industrie chimique, qu’il dirige jusqu’à l’arrivée, en 1986, du gouvernement Chirac. On lui confie alors plusieurs missions dans le privé (groupe Pierre Fabre) comme dans le public (au sein de la Direction de l’Aménagement du Territoire et surtout du ministère de l’Industrie où il réfléchit sur l’avenir de l’industrie chimique, pharmaceutique et pétrolière française). Et c’est en 1989 qu’il est nommé président d’Elf-Aquitaine, alors première entreprise française et l’une des principales sociétés pétrolières mondiales.

Sous sa présidence, Elf doublera sa production et, rançon du succès, fera l’objet d’une convoitise accrue de ses concurrents qui profiteront des remous boursiers de ce qu’il est convenu d’appeler « l’affaire Elf » pour lancer une OPA sur l’entreprise, privatisée en 1994 et absorbée par Total en 2000. Ayant quitté le groupe en 1993 pour devenir président de Gaz de France puis, en 1994-1995, de la SNCF, Loïk Le Floch-Prigent se bat depuis vingt-cinq ans pour faire connaître sa propre version de l’affaire. Il a publié deux livres sur le sujet : Affaire Elf, affaire d’État (avec Éric Decouty, Le Cherche-Midi, 2001) et surtout Le mouton noir (Pygmalion, 2014). On lira aussi avec intérêt son dernier opus, Capitaines d’industrie (Elytel, 2022), où il est question des grands patrons ayant bâti l’industrie française de l’après-guerre à nos jours. Il n’en oublie pas pour autant son combat quotidien en faveur de la réindustrialisation de la France, mené au fil de conférences et de débats et, depuis 2022, au sein du Mouvement Ethic, fondé par Sophie de Menthon (https://www.ethic.fr), dont il dirige la commission Industrie.

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