INTEREST N°20 – La richesse de son patrimoine sacré participe à l’identité du Grand Est .
Publié le 29 décembre 2021
Patrimoine
Le regard de Mathieu Lours
Agrégé, historien de l’art, professeur d’histoire de l’architecture à l’université de Paris-Cergy et en classes préparatoires, Mathieu Lours est spécialiste d’art sacré, en particulier de l’époque baroque. Il a aussi beaucoup écrit sur les cathédrales gothiques dont le Grand Est est prodigue. Il vient d’ailleurs de publier en novembre deux ouvrages, Notre Dame des siècles – Une passion française (au Cerf) et Cathédrales de France (Editions Place des Victoires). Il se bat aussi, ce qui est plus rare, pour la conservation des églises du XIX° siècle, le plus souvent non classées. Donc fréquemment dégradées et, on l’ignore généralement, menacées de destruction…
Dans l’entretien qu’il a accordé à Thierry Hory, président de SEBL Grand Est, il insiste sur le fait que la sauvegarde du patrimoine religieux est l’affaire de tous, croyants ou non croyants, car il offre à nos sociétés un « ancrage civilisationnel » qui structure, même inconsciemment, notre quotidien. Et Mathieu Lours de rappeler combien est important le rôle des élus, maires en particulier, pour mobiliser les réseaux, privés ou publics, qui permettent d’obtenir des subventions et de sauver un monument.
Mathieu Lours. Un historien généreux qui ne choisit pas entre les époques pour défendre le patrimoine menacé.
Biographie
Agrégé d’histoire, Mathieu Lours, né en 1974, est professeur d’histoire de l’art en classes préparatoires aux grandes écoles et enseigne l’histoire de l’architecture à Paris-Cergy université. Ses travaux portent sur l’architecture religieuse, en particulier à l’époque moderne (XVI°-XVIII° siècles), ainsi que sur les cathédrales. Il dirige le comité scientifique de l’Observatoire du patrimoine religieux et participe aux travaux du laboratoire Histara, à l’École pratique des hautes études. Il a consacré de nombreuses publications, tant scientifiques que destinées au grand public, à ses axes de recherches. Sa thèse, publiée sous le titre L’autre temps des cathédrales (Editions A et J Picard, 2010), portait sur l’adaptation des cathédrales gothiques aux prescriptions du concile de Trente. Ses travaux universitaires concernent également la question des destructions et transformations des édifices de cultes, question à laquelle il a consacré son avant-dernier livre, Eglises en ruine, des invasions barbares à l’incendie de Notre-Dame (Cerf, 2020). La catastrophe de Notre-Dame et la reconstruction de la flèche de la basilique de Saint-Denis l’ont amené à être sollicité pour son expertise par la plupart des grands médias tant en France qu’à l’étranger.